 | Une journée dans le slum avec Sakaar Outreach. Encore une fois, nous avons dû déménager de logement, Marion étant partie pour quelques jours à Bombay. Cela fait bien sûr rire Rakesh et Ashok, à qui à chaque fois qu’ils nous proposent de venir nous chercher ou de nous remmener nous sommes obligées d’annoncer : « Euh...en fait on n’habite plus là, on a déménagé depuis ! » Nous avons donc trouvé un petit hôtel rempli de backpackers, à vrai dire le moins cher de Delhi (120 roupies pour 2, soit moins de 2€ !). Nous sommes assez loin de l’association, mais en plein coeur de la ville, au milieu des petites ruelles où les marchands de tissu, d’habits, de légumes et les hôteliers cherchent à vous happer à coups de « Yes Mam, what do you want ? » (ou, pour les plus paresseux, simplement « Yes mam », voir « Yes » tout court !) tandis qu’il faut éviter les cyclo-rickshaws et les motos arrivant à toute allure sans pour autant foncer dans une vache sacrée...Bref, un quartier indien plein de vie comme on les aime ! |
Nous quittons donc dans la matinée notre petit hôtel de Pahar Ganj pour rejoindre Rakesh pour qu’il nous emmène dans les centres de formation dans le slum. Au programme de la journée : Marlène va leur apprendre à réaliser 2 types de bracelets. Le but est qu’elles s’entraînent ensuite pour pouvoir créer elles-mêmes et vendre ces bracelets. Après une première demi-heure passée à essayer de trouver le matériel correspondant à peu près à celui que nous avions demandé, nous entamons la démonstration. C’est très amusant d’observer les élèves pendant le cours, car on remarque très vite les différences de culture entre ici et la France, en particulier le principe de communauté : toutes sont collées les unes aux autres, passent le bras autour du cou de la voisine, s’appuient sur les épaules de celle d’à côté. Toutes s’entraident, se font passer le bracelet pour essayer chacune à leur tour, se donnent des conseils...Nous partons ensuite pour le second centre, pour un deuxième cours avant de repartir du slum (un peu trop tôt à notre goût !). Nous retournons au bureau où nous partageons un repas puis Rakesh nous explique qu’il veut que nous travaillions sur le design de son site Internet. En effet, la plupart des ONG indiennes ont des sites très attractifs et il trouve que celui de Sakaar Outreach à côté laisse un peu à désirer...Il nous charge donc de travailler dessus pendant notre séjour en Inde. |  |
Avant de nous donner quartier libre, celui-ci nous lance : « Bon alors ce qu’on fait, c’est que vous rentrez chez vous, vous vous changez et vous habillez bien pour une fois. Surtout elle, me dit-il en désignant Marlène. Après on se retrouve ce soir pour manger un bout. » Nous nous regardons un peu perplexes : aurait-il honte ? En tout cas, ça fait plaisir ! « Oui, parce que j’en ai marre de vous voir habillées toujours pareil ! » (petite note : quand on voyage 10 mois, il est difficile d’emmener une garde robe complète !) Il ajoute, en me regardant : « Tu pourrais lui acheter des habits un peu. » Pendant que nous ne pouvons échapper à un fou rire, il appelle Ashok et lui tend sa carte de crédit : « Va avec elles, il faut que tu achètes un nouveau pantalon à Marlène. » Nous voilà donc, contre notre gré, forcées de suivre Ashok à la recherche d’un nouveau pantalon pour Marlène. Les goûts vestimentaires d’Ashok étant un peu douteux, les différentes propositions qu’il fait à Marlène se soldent toutes par des : « Non j’aime pas. » Perdant patience, il nous conduit dans un magasin et dit à Marlène, sur un ton ferme : « Bon, maintenant tu en choisis un et c’est tout ! » Pas commode le Ashok ! Marlène se retrouve donc un peu désespérée, devant choisir parmi des pantalons fluos aux formes des plus étranges. Elle parvient finalement à éviter les dégâts en prenant un pantalon simple qu’elle a à peine le temps d’essayer, Ashok commençant à trépigner d’impatience. Refusant bien entendu qu’Ashok paie son pantalon, la voilà qui se trouve bien contente avec ce pantalon dont elle ne voulait pas !
|