Cinomade

Nous arrivons juste à temps à Bobo pour notre rendez-vous avec Daphné. En effet, elle nous avait appelées le lendemain de l’apéritif chez Maurice :
« Je n’ai pas eu le temps de vous en parler hier, mais notre association travaille aussi beaucoup avec les femmes, notamment sur la prévention au VIH. Je pense que ce que nous faisons pourrait vraiment vous intéresser. J’aimerai que vous passiez lundi, comme ça je pourrai vous expliquer notre travail et vous remettre deux DVD que nous avons
produits ».
En effet, l’association a produit 4 films de sensibilisation sur le Sida. Elle a développé un concept assez original et qui fait ses preuves : afin de rendre les films plus interactifs, ceux-ci sont tournés en langue locale, ont leur BO produites par des musiciens locaux, et comprennent en général des séquences faisant intervenir les habitants de la région (micro-trottoir). Ces films sont ensuite projetés dans les vidéos clubs (télévision installée dans une cours particulière),  les cabarets (sortes de bars ou l'on peut déguster le dolo dans de grandes calebasses : on y trouve souvent de jeunes femmes qui s'y rendent et s'y prostituent occasionnelement pour 100 ou 200 FCFA...), les maquis, ou sur écran géant. La projection est suivie par un débat animé par un membre de Cinomade.  C’est ainsi 82 soirées de cinéma-débat interactif (CDI) de sensibilisation au VIH sida qui ont été réalisées dans 82 différentes localités/quartiers dans 8 régions du Burkina Faso.
La totalité des séances a réuni environ 190 000 personnes, soit une moyenne de 2300 spectateurs par soir.
Daphné nous raconte les premiers pas de l’association, le chemin parcouru depuis, le fonctionnement de l’association... puis nous remet deux des films de sensibilisation au VIH qu’ils ont réalisés.
Nous rentrons chez Maurice où nous visionnons le premier film en attendant son retour (sur les chaises de jardin car nous n’avons pas les clés...). Composé de micro-trottoir, ce film donne un aperçu des préjugés sur le port du préservatif, sur les rapports homme-femme...
« C’est le préservatif qui transmet la maladie »
« J’ai pas besoin de préservatif. Moi je vois si quelqu’un est malade. Si une fille est contaminée, je le saurai. »
...et de nombreux autres témoignages qui nous font prendre conscience de l’ampleur de la tâche. Maurice est de retour avec les clés, nous arrêtons donc la séance de projection... mais ce n’est que partie remise.

Jours précédents

Jours suivants

Hébergement Torop.Net - Mise à jour WSB.Torop.Net