Le salon de la maison où nous vivons à Ouagadougou

Installation des premiers jours

Nous ayant accueillies le premier jour à l’aéroport, Adama nous explique qu’à partir de maintenant nous sommes sous sa responsabilité, et qu’il ne pourrait pas nous laisser livrées à nous-même. Il craint trop qu’il nous arrive quelque chose ou simplement que nous nous fassions arnaquer. Il nous accompagne donc dans l’ensemble de nos démarches, faisant le trajet depuis Pissy tous les jours.

Nous décidons de quitter l’hôtel et nous installons chez une femme, Mary (dite « Mery ») chez qui nous louons une chambre. Elle vit à Dapoya, le quartier  des captifs affranchis. Il s’agit d’un quartier relativement pauvre et un peu excentré. Mary vit toutefois dans une maison confortable avec salon, cuisine, douche et surtout avec l’eau et l’électricité (ce qui est loin d’être le cas de tout le monde !).

Elle est peintre et nous apprenons qu’elle a participé à une exposition exclusivement créée par des femmes africaines, où ses tableaux avaient pour but d’exprimer la souffrance de la femme africaine. Quelle heureuse coïncidence!Quelle que soit la démarche que nous avons à faire, elle se transforme en aventure. Par exemple lorsque nous étions à la recherche d’un micro (pour enregistrer sur l’ordinateur). Après avoir fait de nombreux magasins sans succès, nous arrivons à une boutique où le vendeur nous dit ne pas en avoir, mais que nous devons nous asseoir car il allait chercher à notre place. 30 minutes plus tard, il revient et nous dit en avoir trouvé un. Par contre, il n’est pas certain qu’il fonctionne avec un ordinateur. Le mien étant trop loin pour retourner le chercher, le vendeur lance une idée :
- Il y a un studio d’enregistrement pas loin d’ici, on va l’essayer là-bas.
Nous nous retrouvons donc au beau milieu d’un studio d’enregistrement (apparemment un des plus ancien de la capitale), où un groupe est en train d’enregistrer. Le micro fonctionne, nous pouvons repartir. Mais le vendeur nous explique alors qu’il est lui-même musicien et vient de sortir un CD. Finalement, nous passons une partie de l’après-midi au studio à écouter sa maquette pendant qu’Adama joue de la guitare avec les autres musiciens!


Des membres de l'association ADAF à Ouagadougou

Premier tour d’horizon des associations

Nos premiers jours à Ouagadougou ont également été consacrés aux premières rencontres avec les associations. La prise de contact  depuis la France avait été un peu difficile car certaines des associations avaient peur que nous ne soyons mal intentionnées et que notre projet ne soit qu’une blague...En effet, les associations de femmes sont ici  souvent obligées de se méfier des mails qu’elles reçoivent. Une responsable a même préféré nous donner rendez-vous devant l’église, ne sachant pas à quoi s’attendre... Sur place, tout devient plus simple, nous pouvons enfin nous présenter en personne, ce qui ne manque pas de rassurer nos correspondants.

La première association que nous avons pu rencontrer est Tin Hinan, située dans le quartier Somgande. Celle-ci est consacrée à la promotion de la femme nomade au Burkina Faso, au Mali et au Niger. Elle développe des projets d’alphabétisation et de formation (artisanales, informatiques...) à destination des femmes nomades. En distribuant une somme d’argent journalière aux femmes qui suivent ces formations, Tin Hinan les aide et encourage à s’organiser en associations. En effet, chaque femme est invitée à garder une partie de la somme reçue pour la reverser dans les fonds de son association. Les femmes s’organisent ainsi en général autour de productions artisanales et agricoles (production du mil) qu’elles vendent sur le marché. Ainsi, elles ont une activité économique assurée à la fin de leur formation. Nombre de ces groupements intègrent ensuite l’association Tin Hinan qui achète une partie de leur production, sa revente assurant une partie de ses ressources financières. C’est avec la coordinatrice générale, Saoudata Aboubacrine, que nous avons eu nos premiers contacts. Malheureusement, elle doit assister à plusieurs conférences internationales et sera absente toute la durée de notre séjour. C’est donc Fatimata Aboubacrine, la coordinatrice Tin Hinan Mali (et soeur de Saoudata), qui assurera son remplacement. Nous convenons que les trois premières semaines nous travaillerons au siège à Ouagadougou : création d’une plaquette, d’un site Internet, participation au Salon International d’Artisanat de Ouagadougou...avant d’aller sur le terrain, dans le Sahel (au Nord du pays) effectuer des photoreportages.

Nous avons également décidé de travailler avec l’association RENAF NTIC. Celle-ci dispense des formations aux nouveaux médias adaptées aux contraintes domestiques des femmes, en offrant notamment un emploi du temps plus flexible. Ils souhaitent que nous dispensions des formations Word (destinées aux groupes de femmes) et Photoshop (destinées aux membres de l’association).

Enfin, nous avons pu rencontrer les membres de l’ADAF (Association pour le Développement et l’Alpha-bétisation de la Femme). Il s’agit d’une association centrée autour des femmes du quartier Tanghin. C’est une structure assez jeune qui se concentre pour l’instant sur des formations artisanales (fabrication du beurre de karité, teinture..). Les femmes formées rejoignent ensuite l’association pour produire et vendre en commun. L'ADAF travaille aussi sur l’éducation des fillettes : c’est en faisant du porte-à-porte que les membres de l’association tentent de convaincre les parents du quartier d’envoyer leurs filles à l’école. L’ADAF souhaite développer cet axe de travail et a pour projet d’alphabétiser 100 fillettes. Nous allons réaliser des photoreportages sur la formation à la fabrication du beurre de karité. Les femmes de l’association souhaitent également que nous les aidions à promouvoir leurs produits et à trouver des financements.

Notre séjour au Burkina Faso s’annonce dors et déjà bien chargé ! Alors que nous nous affairons à organiser nos différentes actions à venir, les familles musulmanes s’affairent à préparer la fête du Ramadan. C’est en effet lundi prochain, c’est-à-dire dans deux jours, et il faut préparer le repas pour tout le monde : famille, amis, voisins... tous vont défiler tout au long de la journée et il faut pouvoir les accueillir comme il se doit ! En ce qui nous concerne, nous passerons un dimanche un peu plus tranquille : nous sommes invitées à déjeuner dans la famille de Vincent (un ami de Solange qui travaille dans l'hôtel où nous avons passé nos deux premières nuits ), qui est catholique.

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